Coups de pompe à la DT BS
Depuis le 1er janvier 2023, la loi « Climat et résilience » interdit la mise en location des passoires thermiques. Selon le législateur, le seuil maximal de consommation d’énergie est fixé à 450 KWh/m2 par an. Progressivement entre 2025 et 2034, tous les logements classés par le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) en E, F et G ne pourront plus être loués. D’après l’État, en France ce ne sont pas moins de 4 millions de logements qui sont concernés.
Fort de ce constat, la DTBS, dont la majorité des maisons éclusières seraient concernées par cette loi, s’est lancée dans l’installation de pompes à chaleur pour chauffer certaines de ses maisons.
Pourquoi avoir choisi un tel système, certes décarboné, pour chauffer des bicoques aussi vétustes et mal isolées ? La question reste en suspens ; toutefois une réponse est plausible. L’abandon d’une chaudière au fioul ou au gaz pour une pompe à chaleur reclasse d’emblée dans l’échelle du DPE vers une note moins embarrassante pour un logement du ministère de la transition énergétique. Les maisons de service occupées par des agents sont régies par le CGPPP (Code Général des Propriétés des Personnes Publiques) et, de ce fait, n’entrent pas dans le cadre de cette loi ; mais comme le rappelle notre DG, ça bouge à VNF, même si du côté des maisons éclusières c’est plutôt la politique de la « continuité dans le changement ». Entendons par là que rattraper le retard pris pendant des décennies de gestion hasardeuse, voire pas de gestion du tout, reste une affaire compliquée. À l’heure où VNF se vante de relever le défi de la crise énergétique (discours du DG janvier 2023), notre direction le relève à sa manière !
Faut-il se réjouir de telles évolutions ?
Définir un cycle de rénovations pour la remise aux normes énergétiques du parc immobilier serait sans doute préférable. Dans le contexte économique actuel, alors que la plupart des maisons gérées par la direction ont été construites avant la première réglementation thermique (1974), les problèmes de factures de chauffage vont se poser avec de plus en plus d’acuité ! En clair, quel est l’avenir de la « maison éclusière » à l’heure où le ministère sonne le glas de l’immobilier vétuste ? La question est plus que jamais d’actualité dans le contexte actuel des restructurations de l’établissement.
Sans attendre le déploiement d’un réel plan d’investissement et de lutte contre les passoires thermiques, VNF, sans aucun scrupule, aligne le montant des loyers de ses COT et COP sur le marché privé et mandate un cabinet privé pour évaluer les nouveaux montants. « Même tarif, mais pas les mêmes obligations CQFD » ! Parfois nous constatons une évolution des loyers du simple au double pour la même prestation ! Sachant que les logements sont principalement occupés par des agents de catégorie C, il est fort à parier que dans ces conditions il s’agit en réalité d’une désertification organisée de nos logements qui est en œuvre !